Le but de cette classe culturelle numérique est de mettre en place un dispositif pédagogique qui montre les liens forts qu’entretiennent la photographie et le cinéma. Chaque classe participante va pouvoir réfléchir au rôle de la photographie et ses liens avec le cinéma en construisant une éducation au regard et en portant une attention “critique” au monde qui les entoure.
Différentes activités seront proposées, qui permettront aux élèves de :
- prendre conscience de leur environnement quotidien et des objets qui les entourent, en portant une attention toute particulière au chemin qui les mène chaque jour à l’école et à l’environnement même de leur établissement.
- s’approprier des connaissances et des repères culturels sur la photographie et sur son lien avec le cinématographe.
- acquérir des connaissances et un savoir-faire sur la technique du 24 images / seconde.
Au cours de l’année scolaire, un projet se développera autour de ce thème du chemin de l’école et de l’établissement de chacune des classes engagées, “chemin” qui aboutira à la création d’un projet photographique et filmique. Seront possibles une exposition des travaux pratiques des élèves, photos, vidéos, livres etc et une projection de film réalisé par les élèves.
Coût :
- Gratuité pour la première classe inscrite
- 200€ à partir de la seconde classe par établissement
Dorris Haron Kasco, Artiste photographe cinéaste et enseignant
Dorris est né en 1966 à Daloa, Côte d’Ivoire. Il travaille à Abidjan et en France
Entre 1987 et 1989, après ses études en France, Dorris Haron Kasco s’attache d’abord à une photographie de mode, à l’époque où Abidjan découvrait les talents de ses stylistes : ‘Le couturier embellit un corps, au photographe de l’exalter’. Il expose son premier travail en 1990, ’La Femme masquée’, puis ’Bassam la vieille’ en 1991.
Son exposition ’Ils sont fous, on s’en fout’ présentée au Centre Culturel Français d’Abidjan en octobre 1993, puis au Première Rencontre de la Photographie Africaine à Bamako en 1994 par Revue Noire qui publie alors son livre ‘Les Fous d’Abidjan‘, est le fruit de trois années de travail inaugurant une recherche sur la ville africaine et ses laissés-pour-compte.
À la suite, il travaille pendant 3 ans sur les enfants des rues d’Abidjan.
Au regard de son parcours, ce serait presque une contre-photographie que proposerait Dorris Haron Kasco, dés lors que l’on qualifierait la tradition photographique africaine – celle du studio et sur les marchés, où viennent se faire photographier des foules endimanchées – comme participant dans ses usages d’une culture de l’apparat, du spéculaire ré-enchanté et social.
Nulle pose dans ces rudes portraits des Fous d’Abidjan, nulle dignité patriarcale, aucune mise en scène qui viendraient parer l’édifice social d’une enveloppe séduisante. Tout au contraire, montrer l’envers du décor, ou plutôt son revers, où s’abandonnent les laissés-pour-compte de la ville moderne africaine, c’est échafauder un remaniement des codes photographiques, contaminant l’esprit de pacotille qui règne dans le studio. Ces silhouettes que l’on croise, mais que l’on ne veut pas voir, sont l’autre miroir de la société. Des figures la reflétant, posant leur regard au-delà de l’appareil, vers l’illumination d’une impossible reconnaissance.
Si la démarche de Dorris Haron Kasco est irréductiblement artistique, c’est qu’elle donne, aux manies et aux accents très ‘physiques’ de ces ‘fous’ d’Abidjan, la possibilité de passer dans nos corps. »
par Jean Loup Pivin